Siem Riep

SIEM REAP: Cité d'Angkor, un des plus grands chantiers archéologiques du monde, son nouveau musée national. 

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Banteay Srei

Situé à quelque vingt kilomètres du site d'Angkor, le petit temple de Banteay Srei est l'une des oeuvres architecturales les plus étranges et les plus attirantes qui existent sur le sol du Cambodge. Ce temple, dont la construction remonte à 967, n'est pas une commande royale mais celle d'un haut dignitaire cultivé et savant. De nombreux petits bâtiments allongés portent des décors de belle qualité sculptés dans ce grès rose et dur qui a fait la célébrité du temple : Vishnu homme-lion luttant contre Hiranjakaçipu, roi des Asura, enlèvement de Sîtâ par Viradha…

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Dans le cœur même du temple, tout n'est qu'élégance, enchantement, vie intériorisée. Les sculpteurs ont ciselé le grès à la manière du métal précieux et du bois : rinceaux, enroulements, damiers… sont des éléments de pure décoration ornementale ; leur envahissement est la peur du nu et du vide que l'Occident connaît si peu. Sur les frontons, l'expression du religieux, de la poésie, du charme, de la douceur ou de la violence, c'est Râvana ébranlant le mont Kailâsa ou Kâma décochant une flèche d'amour à Çiva près de Parvati ; c'est aussi Durga accompagnée de son lion luttant contre le démon-buffle ou Indra envoyant sa pluie bienfaisante ; c'est encore Vâlin et Sugriva se disputant la royauté ou Bhîma le Pandava et Duryodhama le Kaurava luttant à mort. Le charme et la beauté s'expriment aussi sur les piles d'angle des tours centrales par les élégantes et féminines devatâ et les agréables dvârapala, gardiens d'un "sanctuaire céleste", représentation du Kailâsa.

Le Baphuon

Fondé vers le milieu du XIè s. par le roi Udayâdityavarman II, le Baphuon est le temple qu’évoque la stèle de Longvek: "Il fit faire [pareil au Meru] une montagne d'or au centre de sa capitale. Sur le sommet de cette montagne, dans un temple d'or, il érigea un Çiva-linga en or".

Accolé au Palais Royal, le Baphuon s'ouvre sur la Place royale par une entrée monumentale. Après en avoir franchi les gopura (portes), on empreinte une longue chaussée reposant sur des colonnes que scande un pavillon cruciforme.

Le temple ne possède qu'un seul sanctuaire qui s'élève sur une pyramide à cinq gradins dont trois supportent des galeries ouvertes par des gopura aux quatre points cardinaux. Au sommet, les galeries qui prolongent les gopura étaient divisées en deux, dans le sens longitudinal par un mur percé de fenêtres: c'est la première innovation de ce genre. Un grand Buddha couché a été ajouté sur la façade ouest au XVIè siècle.

De l'ensemble des bas-reliefs qui, pareils à des tapisseries médiévales, ornent les encadrements des gopura, se dégage le charme imaginatif d'un peuple sensible à la beauté. Disposés en petits tableaux, les sujets traitent des épisodes du Mahâbhârata et du Râmâyana mais aussi des scènes de la légende de Krishna, sans délaisser les éléments de pure ornementation tels les rinceaux, les lotus, les fleurs et de petits animaux exprimés avec beaucoup de spontanéité.

Les premiers travaux de restauration de ce monument, commencés en 1961, ont été interrompus en 1970. Repris depuis 1995 par l'Ecole Française d'Extrême-Orient, ces travaux devraient s’achever en 2005.

 

Angkor Wat: PATRIMOINE DE L'HUMANITE.

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Entouré de douves franchies par une large chaussée, le temple orienté vers l'occident est dédié à Vishnu. Dans la quatrième enceinte, les entrées occidentales ouvrent sur une longue chaussée de 350 m surélevée et bordée d'élégantes balustrades à naga qui conduit à la terrasse cruciforme, puis au cœur même du temple dressé sur une très haute pyramide supportant les cinq sanctuaires. La galerie de troisième enceinte, la plus célèbre, est un long déambulatoire ouvert sur une large cour dont le mur intérieur est sculpté d'un ensemble de bas-reliefs exécutés à l'époque de Suryavarman II, à l'exception de ceux du quadrant nord-est achevés au XVIè s. Ils rapportent des légendes de l'iconographie vishnouïte que de très nombreuses mains ont sculptées avec sensibilité et délicatesse.

Les murs de la galerie occidentale narrent des épisodes précis du Râmâyana et du Mahâbhârata, les deux grandes épopées indiennes : du côté nord le triomphe de Râma, incarnation de Vishnu, à la bataille de Lanka pour reconquérir la belle Sîtâ ; du côté sud la bataille de Kurukshetra entre les Kaurava et les Pandava alliés de Krishna, autre incarnation de Vishnu.

La galerie méridionale a reçu les témoignages historiques et raconte les hauts faits de Suryavarman II : le roi, reconnaissable à sa grande taille, tient audience; puis, arrive le rassemblement des chefs et de leurs troupes suivi d'un cortège religieux de brahmanes avant l'évocation du feu sacré ; enfin se présentent les alliés des Khmers, et leur allure singulière avec leur vêtement long, leur ceinture à pendeloques et leur coiffure de grandes nattes. Ces témoignages historiques sont continués par la représentation des Cieux et des Enfers, l'illustration de ces derniers relevant d'une imagination très fertile comparable à celle du Moyen-Age occidental.

La galerie orientale retrace la grande scène du Barattage de la Mer de Lait afin d'en extraire la liqueur d'immortalité que se disputent les deva et les asura, c'est-à-dire les dieux et leurs adversaires démoniaques. La scène est scandée par la tortue, premier avatar de Vishnu, soutenant le Mont Mandara et présidée par le dieu représenté de dos sous sa forme humaine. Les deva, à droite, et les asura, à gauche, tirent le serpent Vâsuki qui tient lieu de corde. 
La galerie nord aligne dans sa partie orientale des bas-reliefs qui reprennent le sujet des mythes vishnouïtes avec beaucoup de spontanéité et racontent la victoire de Krishna sur Bâna.

Au milieu de l'ensemble de tous ces récits apparaissent des scènes de sensibilité et d'émotion toute humaine: un enfant qui tend les bras vers une femme, un guerrier mort pleuré par un ami.

Si l'extraordinaire travail de bas-relief de la galerie de la troisième enceinte fascine et retient l'attention, il ne peut faire oublier ni le  reste du merveilleux décor sculpté racontant les sujets vishnouïtes, disposé sur les nombreux frontons des toits décrochés, ni celui placé sur les murs des gopura et des sanctuaires, entre les fenêtres des galeries supérieures et tout  autour  des  cours    intérieures.   Ainsi,   ont   été  réalisées d'innombrables devatâ, groupées par deux, par trois ou même par quatre, jeunes femmes protectrices des temples dans leur rôle de gardienne qui témoignent de la qualité du relief à travers le style d'Angkor Vat, si précis et si parfait dans le traitement de la ronde bosse ; elles sont toutes, ici, traitées avec sensibilité et raffinement, exprimant leur différence dans les costumes et les parures, dans la diversité des coiffures, dans leurs formes féminines et leurs poses élégantes.

Dans le silence religieux du site, il faut déambuler dans les cours intérieures comme dans le vaste espace entre la quatrième et la troisième enceinte. Il faut aussi s’arrêter et admirer ! Admirer l'équilibre majestueux de l'ensemble grandiose réalisé sans qu'aucun de ses nombreux sanctuaires ne possède de vastes salles. Admirer les effets de perspective créés par les jeux des grandes horizontales et des verticales qui conduisent le regard au cœur élancé de la composition.

 

Angkor Thom

La capitale de Jayavarman VII - Angkor Thom - permet d'imaginer la volonté de ce grand roi de faire du Cambodge un royaume inébranlable en dotant ses monuments d'un puissant symbolisme religieux. La ville est entourée d'un rempart de latérite qui forme un carré de trois kilomètres de côté, s'appuyant sur une levée de terre doublée d'un fossé extérieur de cent mètres de large. Cinq portes jouant le rôle de gopura, dont quatre axées sur le Bayon, sont percées dans l'enceinte aux quatre points cardinaux, la cinquième l'étant sur le Palais Royal du côté oriental. Les cinq portes monumentales sont précédées de chaussées bordées, à gauche, de géants paisibles et, à droite, de géants guerriers, qui semblent retenir le naga pour l'empêcher de fuir. Chacune des portes est couronnée de quatre têtes, particularité des fondations de Jayavarman VII.

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Au centre d'Angkor Thom, le temple du Bayon offre au regard quelque cinquante tours sculptées qui forment une "forêt de pierres". De toute part, et à différents niveaux, surgissent ces tours à visages qui sont autant de petits sanctuaires autour d’une cella centrale de plan circulaire entourée d'un déambulatoire et de seize chapelles rayonnantes. Les regards de pierre souriants ou énigmatiques, mais toujours impassibles, apportent silence et calme et font prendre conscience que le Bayon ne ressemble à aucun autre temple, animé par ces images de Brahma qui symbolisent l’assemblée des dieux dans la ville d'Indra, honorée par la présence du Buddha à qui est dédié le sanctuaire central.

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L'impression de mystère et d'étrangeté qui émane de ces faces monumentales, l'attirance pour la silhouette imposante du Bayon, ne sauraient faire oublier la richesse décorative des tours, des frontons, des piliers où de gracieuses et charmantes apsaras jumelées sourient pour l'éternité, mais aussi, et surtout, celle des deux galeries que ne pouvait dépasser le pèlerin. Entièrement décorées de sculptures en bas-relief, traitées sur plusieurs registres, elles racontent les affrontements des Chams (habitants du Champa, partie centrale de l’actuel Vietnam) et des Khmers, narrent des épisodes de la vie de Jayavarman VII, illustrent la vie quotidienne des gens du palais et du peuple et font vivre les légendes mythologiques.

La Place royale qui s’étend au delà du temple du Bayon est une vaste esplanade que dominent deux terrasses. La Terrasse des Eléphants est scandée par cinq escaliers en avant-corps. Le perron central est encadré de deux perrons secondaires. Cette terrasse présente une abondance de sculptures de belle qualité: lions, naga en ronde bosse, éléphants de profil, garuda et lions atlantes en haut-relief.

La Terrasse du Roi Lépreux se compose d'une face extérieure décorée de frises de personnages frontaux exécutés en haut-relief et d'un mur intérieur qui suit le tracé de la face extérieure, et, lui aussi, orné de personnages assis traités en fort-relief.

 

Le site du Phnom Kulen :

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Situé dans le district de Svay Leu, à 50 Km au Nord-est de la province de Siem Reap, la montagne Kulen est un site historique, culturel et naturel qui a été fondé durant la période Angkorrienne par le Roi Jayavarman II au IX è siècle. Le site avait alors été baptisé Mahendraparvata, en hommage au dieu HindouShiva. Au cours du règne du Roi Ang Chan (XVI è siècle), la cité Mahendraparvata était devenue un lieu de culte du Bouddhisme Theravada. Récemment, le site est redevenu non seulement un lieu de culte, mais aussi un site culturel, historique, naturel et touristique. Les Khmers le considèrent comme un endroit sacré. Les principales attractions de ce site sont la rivière aux mille Lingas ou les chutes d’eau du Kulen.

 

Kbal Spean (la rivière aux Mille Lingas) :

Créé par le Roi Suryavarman I en 1054, ce lieu saint devrait être très prisé pendant la grande période Angkorienne, lorsque ses eaux, après avoir purifié les dieux et les Lingas, s’écoulaient vers la merveilleuse cité royale et ses temples monumentaux.

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